
Sicile
Commémorations de la libération et la mémoire des débarquements alliés de la 2de Guerre Mondiale
Dans le cadre des commémorations des 80 ans de la Libération lors de la Seconde Guerre Mondiale, la classe de 3ème 5 et les élèves italianistes de 3ème 2 ont travaillé sur un projet pédagogique interdisciplinaire articulant histoire, citoyenneté et langue vivante sur les traces de la libération de l’Europe du joug nazi durant la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) en étudiant les différents débarquements des Alliés : en Sicile en 1943, en Provence et en Normandie en 1944.
Les élèves ont appréhendé ces événements historiques majeurs à travers diverses activités pédagogiques lors de séances durant le temps scolaire en histoire, histoire de Monaco et en italien avec un voyage scolaire en Sicile pour offrir aux élèves non seulement une immersion dans l'histoire et la mémoire collective, mais aussi une précieuse expérience culturelle et humaine.
Le voyage scolaire s’est déroulé du 24 au 28 mars dans la région Est de l’île de la Sicile, sur les traces de l’opération Husky, qui débuta partir du 10 juillet 1943. Cette opération permit aux forces alliées de prendre pied en Europe du Sud, précipitant la chute du régime fasciste en Italie et ouvrant la voie à l'invasion du continent. 2590 navires, 160000 soldats, 14000 véhicules, 600 chars, 4000 avions sont mobilisés par les Alliés pour cette opération militaire.
Les élèves se sont immergés dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale, en observant les ruines de l'église de S. Euplio, à Catane, lieu de mémoire des martyrs (depuis Sainte Agathe, sainte patronne de la ville mais aussi les civils tués lors du conflit, en particulier la communauté juive).
Puis à l’occasion de la visite du musée du Débarquement à Catane.
Dès l’entrée dans le musée, l’immersion dans les années 1940 est totale. Dans le décor reconstitué d’un village, les sens sont mis en éveil avec les slogans qui sortent de hauts parleurs et affiches fascistes collées sur les murs. Le sentiment de propagande rappelle le contexte de la Seconde Guerre Mondiale. Aux bruits des sirènes qui annoncent un bombardement aérien imminent, la visite se poursuit vers un abri anti-aérien. Dans le noir, l’attente est longue, nous entendons les avions arrivaient… les bombardements commencent, les murs tremblent sous nos pieds. Nous pouvons imaginer la peur, l’angoisse envahir la population civile. Le temps semble long…Lorsqu’enfin le calme semble revenu, nous sortons de l’abri : le village est en ruine.
Par la suite, le musée offre aussi de manière interactive la découverte du déplacement des troupes des alliés sur la Sicile et diverses vitrines dévoilent uniformes, armes, témoignages…bunker permettant d’être en contact direct l’époque de la Seconde Guerre Mondiale.
Au cimetière militaire du Commonwealth de Catane, les élèves ont pu se rendre compte de toutes les vies sacrifiées des Alliés engagées pour libérer le territoire sicilien. Ils ont été particulièrement touchés par ce lieu où il se dégage sérénité et émotion. Des fleurs arborent les nombreuses tombes, gage de respect.
A Syracuse, dans les souterrains de l’église San Filippo, au 2ème niveau, les élèves ont découvert un dédale de couloirs, sombres, humides, où se réfugiaient les civils lors des bombardements aériens. L’attente, la peur, la terre qui tremble sous l’explosion des obus…Certains dessins sont encore visibles sur les murs. De nombreux souterrains sont ainsi toujours présents sous la ville, dont la plupart d’entre eux rejoignent la mer, ultime moyen d’échapper aux risques.
A Augusta, l’association dell’ Hangar Team nous a accueilli pour nous évoquer leur patrimoine local, en l’occurrence un hangar emblématique de leur ville. Port militaire il fut un territoire convoité par les Alliés lors du débarquement en Sicile. Ce site construit entre 1917 à 1921 a été utilisé pour stocker des dirigeables en charge de surveiller la Méditerranée, en particulier repérer les sous-marins alliés puis il est devenu par la suite, un point d’ancrage pour l’aviation anglaise.
En fin de séjour, les élèves sont allés à la rencontre de la population afin de recueillir des témoignages de la population locale sur la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale. L’occasion pour eux de travailler leurs compétences en langue vivante et d’enregistrer au plus près les traces du conflit dans la mémoire des habitants de Catane.
L’ensemble du séjour fut aussi l’occasion de découvrir toute la richesse culturelle et topographique de la Sicile : des traces de la période antique grecque et romaine (amphithéâtre, forum…), en passant par le Moyen-Age et la présence arabo-musulmane (cathédrale de Syracuse), et normande (château Ursino), espagnole, maison de Savoie et Bourbons. Le syncrétisme sicilien est d’une richesse incroyable. Ou encore la découverte de l’Etna, du musée d’art contemporain et du street art qui témoignent du renouvellement de la ville de Catane, tout en gardant une véritable authenticité.
L'importance de ces événements historiques dépasse largement leur dimension militaire. Ils symbolisent la solidarité internationale et le courage des soldats venus de divers horizons pour lutter contre la tyrannie.
Pour les jeunes générations de collégiens, le devoir de mémoire est essentiel. Les élèves apprennent les valeurs de liberté, de sacrifice et de solidarité. Ils prennent conscience des horreurs de la guerre et de l'importance de la paix, en les rendant acteurs de la mémoire collective.
Nous remercions la DENJS, la Direction du collège Charles III ainsi que l’association monégasque AMOPA pour leurs soutiens sans faille tout au long de ce projet qui a créé de merveilleux souvenirs pour les élèves et enseignants.
Emeline Lelievre, professeur d’histoire-géographie
Andrea Melis, professeur italien
Virginie De Marcellis, professeur de français